Seule trace de cette réalité, la pénombre de cette pièce, si son esprit avait été d’une neutralité fulgurante, elle détaillerait chaque objet se situant ici, se contenterait de n’utiliser que les termes simples, démunie de toute décoration superflue. Simplement, son esprit se fichait de l’aspect de cet endroit, seul son plaisir rendait cette pièce attrayante, ce plaisir malsain de n’être qu’une pièce supplémentaire, de n’être qu’un pion prêt à vouer ses nuits à une débauche délectable. L’exacerbation de ses sens envoyait cette femme, dans une euphorie totale, délaissant la réalité à la perversité profonde. Ses phrases eurent l’effet d’accentuer ses coups de bassin, que pensait-il à ce moment ? La regardait-il avec ce sourire diabolique ? A-t-il fermé les yeux ? Est-il en colère face aux remarques de cette jeune brune ? Toutes ces questions dont elle n’avait pas la moindre réponse, son imaginaire fut décuplé et elle le voyait, à sa façon, portant ce regard noir et ténébreux sur ces courbes, analysant chaque expression de son visage, comme un tableau, une sorte de muse prêt à donner cette inspiration débordante, ce trait de pinceau finalisant cet art. Ce style unique, cette débauche qui n’appartenait qu’à eux. Ce moment fut primaire, l’une de ses mains vint se placer sur sa propre poitrine afin de pouvoir mémoriser les mains de ce médecin, s’y étant garé quelques secondes plus tôt. Ses gémissements s’intensifiaient, ne laissant plus de place à la discrétion, qu’importe ce qui se passait ! Au fond, ses pensées perverses commençaient à s’éveiller, elle voulait que l’on puisse savoir à quel point il savait utiliser l’art et la manière, à quel point cet homme fut habile, à quel point il savait absoudre la retenue, ne laissait que le sombre côté déteindre sur la chasteté.
Il refusait ! Refuser de l’embrasser, se résoudre à ne pouvoir voir ce qu’il se passait, se résoudre à ne pas pouvoir le toucher comme elle aimerait. Était-ce ce jeu de domination qui se tenait responsable de ce refus. Elle voulait le goûter une nouvelle fois, cette pointe de colère, d’agacement tentait de s’allier avec le plaisir provoqué par chaque insinuation. Son esprit voulait lui appartenir, n’être qu’une pièce dans son échiquier, mais son corps voulait contrôler aussi, pouvoir le toucher, se délecter de chaque partie de son corps, pouvoir jouer de cette brutalité dont elle n’était qu’une simple victime en cette soirée. Toujours à la recherche de l’ultime saveur, celle qui réduirait en flambeur les dernières pensées chastes de son esprit. Cette agacement ne fit qu’accroître cette envie, comme s’il ne cherchait qu’à accentuer cette pointe de lui, celle qui ferait de cette folie, une rage, de cette rage une passion dévorante prête à exploser. Cette frustration se lisait en elle, comme dans un livre ouvert dont il manquait certaines pages. Se connaissaient-ils au point d’analyser les traits de son visage ? Ses doigts se firent plus experts, son corps se laissait guider, ses doigts gisant sur lui ne firent qu'imprégner cette colère existante en elle. Il n’était pas loin d’arriver à lui faire perdre la raison, ce moment où elle ne pourrait plus refuser, ce moment où elle devrait n’être qu’une servante à son être. Un léger cri s’extirpait de ses lèvres, désireuses de ressentir un nouveau contact des lèvres de son partenaire, lorsque sa main vint s’ancrer dans sa peau, ce geste lui donnait l’impulsion supplémentaire afin de laisser ces sensations la submerger entièrement.
Ce moment fatidique arrivait, celui où la barrière entre son esprit et son corps ne formait qu’une symbiose parfaite, délaissant ce côté hésitante des derniers mots dans une complexité des sens. Laissant cette passion agir en elle, comme un feu ardent ne cessait de croître, de croître encore et encore jusqu’au moment où son univers n’existait. Il accélérait, rendant chaque geste plus impérieux, rendant chaque possession indocile, qu’il ne s’arrête pas ! Aucune parole ne vint estomper ce face à face ultime, ce turban ne fut sur subsidiaire, il possédait chaque partie. Ses entrailles réclamait cette délectation ! Son corps se raidit, bloquant son être enfoui en elle. Cette jouissance profonde, signature de ce contrat, cette exaltation sublime, ce cri étouffé par ses lèvres. Ne contrôlant ses réactions, la lèvre inférieure de cet homme fut prisonnière de sa mâchoire, pressant doucement tout en poussant ce cri ! Le plaisir accumulé dans ce cri s'échappait d’une façon caché, presque secrète, mais l’esprit du jeune homme dut ressentir ce râle intense ne laissant plus aucune hésitation prendre le dessus. Son être se raidissant, ses doigts restèrent comme paralysés, plantait dans le corps de cet homme alors que son visage trahissait ce plaisir maximum ressentie, cette jouissance s’étant ancrée en elle comme pour s’y ancrer et ne plus en ressortir, ses cheveux servirent de refuge pour ce homme alors que ses lèvres se firent plus avides, voulant qu’il parvienne à cette jouissance en elle, qu’il puisse y trouver le chemin et connaître cette sensation. Sa jambe glissait lentement afin qu’elle puisse exercer cette pression et sentir le torse de cet homme remplaçait ses doigts et venir se loger contre ce buste.